Il (le commissaire Laviolette) engagea sa voiture sur la route étroite, bossuée, sinueuse qui disparaît à chaque virage sous les feuilles pourpres des érables et des hêtres. C'est sur la route de Barles.
Sur les vingt kilomètres de son parcours, elle multiplie les beautés inquiétantes. L'eau du Bès l'accompagne et s'entrelace à elle sous toutes sortes de ponts biscornus, coule transparente dans un lit dix fois trop grand pour elle, sur un fond couleur anthracite…
La vallée est à l'unisson de ce cours d'eau. Elle n'a qu'une saison: l'automne. Elle fait son printemps avec les feuilles prêtes à mourir.
Elle ne sourit qu'au moment où tout le reste pleure.Pierre MAGNAN - Les courriers de la mort - folio policier